Saison 2021-2022
« Dans l’à-jamais de la fleur éphémère », Yves Bonnefoy
50 ans ! La Tempête a un demi-siècle. Ça se fête. Et ça tombe bien, cette saison regorge de cadeaux. Nous avons resserré nos périodes de jeu pour accueillir à la fois les spectacles qui n’ont pu jouer la saison dernière et que nous avons hâte de vous présenter, et des propositions nouvelles et passionnantes, pour que la création vive.
19 spectacles en tout, comme un feu d’artifice, une abondante floraison. La saison qui s’ouvre sera aussi riche et profuse que la précédente a été réduite et sombre.
Une éclipse… et des questions. à quoi bon 50 ans d’histoire si tout disparaît en un jour. Sans public, pas de théâtre. Que reste-t-il alors ? Le théâtre n’a pas d’histoire, il se rejoue encore et encore, condamné à l’instant. C’est un art éphémère. Mais alors,
Jean-Marie Serreau, Jacques Derlon, Philippe Adrien, et tous les spectacles qui ont vu le jour à la Tempête tout au long de ces belles années, c’était pour rien ? Ce n’est plus rien ?
…
Il y a dans le Kojiki, ou chronique des faits anciens, qui regroupe les mythes fondateurs japonais, une fable que j’aime particulièrement et qui est comme une réponse peut-être aux interrogations qui ont innervé la saison passée ; Amaterasu, la déesse du Soleil, décide, suite à une querelle, de se retirer dans une grotte calfeutrée. Le monde se retrouve désespérément privé de lumière. Alors on installe une scène de fortune et Uzume, déesse de la Gaieté, enfile un costume et se met à danser furieusement. Des millions d’esprits se réunissent devant ce spectacle inattendu. Soudain, Uzume exécute une figure grotesque et obscène. L’assemblée éclate d’un rire sonore. Aussitôt la déesse Amaterasu pointe le bout de son nez hors de la grotte, piquée par la curiosité… la lumière revient. Le mythe de la caverne est renversé.
Ce n’est pas le spectacle donné par Uzume qui a ramené le soleil sur un monde plongé dans l’obscurité, ce sont les rires du public. Le spectacle vaut par l’effet qu’il produit. Il agit par contamination joyeuse. Les plus belles représentations que je connais sont celles qu’on m’a racontées.
La Tempête a 50 ans certes, mais elle n’est ni monument ni patrimoine. C’est un champ bourgeonnant, multiple et désordonné. Son espoir n’est pas de se pérenniser, il est de grainer. Sa vocation réside dans la lumière qui brille dans les yeux du public et qui peut-être éclairera le monde. Elle vit au rythme des saisons et celle-ci sera belle, curieuse, vive. Après ce trop long hiver rêvons, un temps, d’un printemps infini.
Clément Poirée
Catch !
textes Hakim Bah, Emmanuelle Bayamack-Tam, Koffi Kwahulé, Sylvain Levey, Anne Sibran
mise en scène Clément Poirée
en tournée jusqu'en mars 2023
Les Misérables
texte Chloé Bonifay, Lazare Herson-Macarel
d’après Victor Hugo
mise en scène Lazare Herson-Macarel
À l'abordage !
texte Emmanuelle Bayamack-Tam
d’après Le Triomphe de l’amour de Marivaux
mise en scène Clément Poirée
Rebibbia
d’après Goliarda Sapienza
adaptation Alison Cosson, Louise Vignaud
mise en scène Louise Vignaud
Alice, de l'autre côté
mise en scène Charlie Windelschmidt
d’après Lewis Carroll
traduction Henri Parisot (éditions Flammarion)
C'est comme ça (si vous voulez)
comédie d'après Luigi Pirandello
nouvelle traduction Emanuela Pace
adaptation et écriture Guillaume Cayet
mise en scène Julia Vidit
OVNI
texte Ivan Viripaev
traduction Tania Moguilevskaia, Gilles Morel
mise en scène Éléonore Joncquez
Face à la mère
texte Jean-René Lemoine
mise en scène Alexandra Tobelaim
création musicale Olivier Mellano
La Chanson de Roland
un spectacle de Jean Lambert-wild, Lorenzo Malaguerra & Marc Goldberg
traduction, adaptation, écriture Jean Lambert-wild, Marc Goldberg, Catherine Lefeuvre
Constellation Viripaev
textes Ivan Viripaev
traduction Tania Moguilevskaia et Gilles Morel / Sacha Carlson et Galin Stoev
mise en scène Clément Poirée