Nous sommes dans un théâtre, ou peut-être est-ce une loge sans porte. La scène est encombrée d’un reste de décor. Une troupe répète des scènes extraites des nouvelles fantastiques d’Anaïs Nin, célèbre égérie des Années folles. Tour à tour les acteurs tentent de convoquer son fantôme, d’incarner cette femme au destin fantastique. Voici justement Shiva qui s’avance avec ses cinq paires de bras. Bientôt sans doute le numéro de la femme coupée en deux. Dans ce nouveau cabaret du Néant, tout est possible. Ça chante, ça danse, ça se métamorphose. La scène bruisse de toutes parts, le sol est glissant, les figures surgissent du passé. Chaque détail du quotidien est doté de pouvoirs magiques, les bateaux deviennent refuges, caloges. Les désirs, aussitôt conçus, sont exaucés. Et le fantôme d’Anaïs Nin est là, âme errante dans le théâtre. Un dialogue se tisse entre les vivants et la morte, l’art est leur sujet. Voir à l’intérieur plutôt qu’à la surface. Pour redonner vie à cet esprit libertin et libertaire, Élise Vigier a fait appel à Agnès Desarthe qui a écrit pour cette troupe de comédiens, dans une langue sensuelle à la poésie inscrite à même la peau, débordante de rougeur. Une invitation à se laisser glisser au fil de l’eau, à défier la pesanteur, à la recherche du plein ciel.
avec Ludmilla Dabo, William Edimo, Nicolas Giret-Famin, Louise Hakim, Dea Liane, Makita Samba, Nantené Traoré, Élise Vigier et le musicien Marc Sens et à l’image Marc Bertin (le Père), Marie Cariès (la Mère), Hannarick Dabo (la mère de Ludmilla), Ôma Desarthe (Anaïs ado), Mia Saldanha (Anaïs enfant) Marcial Di Fonzo Bo, Luis Saldanha, Wandrille Sauvage, Philippe Sicot, Steven Tulmets, Flavien Beaudron, Stephen Bouteiller (les soldats) Claude Thomas, Patrick Demiere, Gérard Lange (les hommes du bal) et les musiciens Louison Audouard, Appolinaire Bertrand-Martembault, Julio De Siqueira, Johan Godard, Léo Zerbib assistanat à la mise en scène Nantené Traoré scénographie Camille Faure, Camille Vallat films Nicolas Mesdom costumes Laure Mahéo maquillages, perruques Cécile Kretschmar lumières Bruno Marsol musique Manusound, Marc Sens chorégraphies Louise Hakim effets magiques Philippe Beau en collaboration avec Hugues Protat régie générale Camille Faure régie son Manu Léonard régie vidéo Romain Tanguy, Luis Miguel Saldanha régie plateau Camille Faure, Naoual El Fannane réalisation des costumes Antoinette Magny – ateliers de la Comédie de Caen couturières Yolaine Guais et Julie Duclutrasse habilleuse Marion Régnier, Marine Baney entretien costumes Hercule Bourgeat stage assistanat à la mise en scène Flavien Beaudron renfort tournage Rosalie Audouard construction décor ateliers de la Comédie de Caen – CDN de Normandie sous la direction de Carine Fayola direction de production/administration Odile Massart – Les Lucioles montage de la production/diffusion Emmanuelle Ossena – EPOC productions chargés de production Lison Bellanger, Cécile Cora et Sullivan Arthuis (films) presse Elektronlibre – Olivier Saksik
production Les Lucioles – Rennes (production déléguée) et la Comédie de Caen – CDN de Normandie en coproduction avec le Festival d'Avignon, le Théâtre Dijon Bourgogne – CDN, la Comédie de Colmar – CDN Grand Est – Alsace, La Passerelle – scène nationale de Saint-Brieuc avec la participation artistique du Jeune théâtre national avec l'aide de la Spedidam, de la Ville de Paris accueil en résidence à La Chartreuse – Villeneuve-lez-Avignon, la Comédie de Caen – CDN de Normandie en coréalisation avec le Théâtre de la Tempête avec le soutien financier de Spectacle Vivant en Bretagne remerciements au Château Fontaine-Henry et au Bato. Le Théâtre des Lucioles est conventionné par la DRAC Bretagne et soutenu par la région Bretagne et la ville de Rennes.
Le spectacle a été créé au Festival d’Avignon le 9 juillet 2022.
AUTOUR DU SPECTACLE
– Écriture d’un journal fictionnel de création (au fil des répétitions) par Anaïs Allais avec la documentariste Isabelle Mandin.
– À regarder les poissons, film documentaire d’Anaïs Allais et Isabelle Mandin (31mn)
musique originale : Julie Roué / post production : Les films du Dissident
Ce film est le fruit d'une carte blanche offerte aux réalisatrices par la metteuse en scène Élise Vigier et le théâtre de la Comédie de Caen, dans le cadre de la création du spectacle Anaïs Nin au miroir.
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"Pendant dix jours, nous sommes allées rencontrer des femmes dont le métier est de "prendre soin" (aide-soignante, avocate, femme de ménage...). Nous leur avons proposé de se raconter à partir d’un extrait de journal intime d’Anaïs Nin, autrice du milieu du XXe siècle. Un extrait décrivant une femme qui, à force d'observer des poissons dans un aquarium, finit par avoir la sensation de respirer comme eux... Et en oublie de respirer en tant que femme. Nous les avons laissées dériver au fil de ces mots. De ces portraits croisés est née une polyphonie autour de notre rapport à l'empathie". Anaïs Allais et Isabelle Mandin.