Saison 2017 - 2018

Le passé est un prologue (Shakespeare, La Tempête)
-J’aime pas les premières.
Après trente années de recherche, de curiosité, d’exigence, d’amitié, éclairées par le talent de Philippe Adrien, un cycle se clôt à la Tempête. Comment dire en quelques lignes la profonde admiration, la gratitude, l’affection que nous portons à Philippe ?
-Enfin si, je les aime, mais quand elles ont commencé.
Au théâtre ne compte que l’instant. Déjà une nouvelle saison s’annonce ; onze spectacles en ligne de mire, tous diablement attirants.
-J’aime pas attendre…
Nous voilà sur la ligne de départ : prise d’élan, inspiration profonde, yeux tournés à l’intérieur de nous-mêmes… Surgit le doute. Un suspens à l’image de notre époque. Troublée. Intranquille.
-C’est le trac…
Tant mieux ! Le doute sera notre moteur, notre aiguillon. La Tempête est une invitation au « théâtre buissonnier », un trou dans la palissade par lequel on s’engouffre, faune effaré, dans une forêt de signes. Heureux du vertige, loin des certitudes, on s’aventure entre ombre et lumière, sur des chemins de traverse. On se risque à toutes les rencontres… Pourvu qu’on soit ému, que le voyage nous métamorphose. Nos seuls bagages : le geste et la parole. Le chant et la danse. Et leurs interstices.
-Non, je sais : c’est l’envie.
Le monde est à coup sûr sorti de ses gonds, seuls des mouvements violents peuvent le remboîter. Mais il se peut que parmi les instruments servant à cela, il y en ait un, petit, fragile, qui réclame qu’on le manipule avec légèreté. (Bertolt Brecht). Le théâtre comme boussole pour tenter de s’y retrouver dans ce monde – l’éprouver, en rire, s’en effrayer, le comprendre peut-être… l’aimer toujours.
-Feu !
Clément Poirée
Contes d'amour, de folie et de mort
un évènement proposé par Clément Poirée et les artistes de la saison