En lien direct avec plusieurs créations (Des châteaux qui brûlent d’Arno Bertina, La Terre de Zola, Rapports aux bêtes de Noëlle Revaz etc.), je souhaite proposer un travail de mise en jeu d’un texte littéraire classique : La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette. L’objectif sera de passer de l’œuvre romanesque à une partition pour X voix et de la donner à entendre sur scène.
Après un travail de dépeçage du roman socle de Madame de Lafayette et en regard de celui de Marie Darrieussecq, Clèves, des grands axes seront dégagés notamment : quelle est la nature et quelle est l’expression de cet amour fait de secrets, de jalousie, d’aveux, de désirs contenus et exprimés ? Lors de ce stage il sera question de l’interprétation d’un texte littéraire, de savoir comment jouer aujourd’hui un roman du XVIIe siècle ?
Nous définirons sa représentation sans ménager les corps et leur pouvoir d’émotion, sans oublier les silences et leur interprétation. Ce sera un moment d’étude ensemble, pour aboutir au plateau et à tous ses possibles sans retenue. Nous établirons collectivement un texte d’après l’œuvre de Madame de Lafayette et celle de Marie Darrieussecq.
Je transmettrais une méthode de travail pour adapter une œuvre dans le but d’une représentation théâtrale grâce à un travail à la table intensif (dégagement des lignes de force, étude du roman). Nous travaillerons sur l’expérimentation de la langue littéraire en vue d’une diffusion orale ; la diction et l’interprétation derrière un pupitre ; le développement d’une méthode de lecture. Il faudra trouver ensemble tous les potentiels de jeu dans un roman classique et traquer le théâtre là où on ne le soupçonne pas.
Avec la matière obtenue, il sera question de représenter dans l’espace des « pans entiers » de texte, de les interpréter et de jouer des situations du/des roman(s) comme par exemple toutes les scènes de bal dans La Princesse de Clèves ou les scènes de kermesse et de boîte de nuit de Clèves. Il est prévu qu'un chorégraphe soit également présent pour initier ce travail corporel.
Anne-Laure Liégeois