Vieille affaire que celle de l’hystérie : du trouble ovarien selon Platon aux sorcières face à leurs inquisiteurs du Moyen Âge, jusqu’aux grandes leçons de Charcot à la Salpêtrière et aux Etudes sur l’hystérie de Freud et Breuer en 1895, cette affection – réputée féminine – fait énigme et a, de tout temps, constitué un défi au savoir – traditionnellement masculin – qu’il soit religieux, juridique ou médical. Mais qu’entend-on par ce terme ? Des atteintes corporelles (soudaine cécité, paralysie…), des troubles de l’humeur (rires, pleurs), de la mémoire, de la parole (aphasie, volubilité), convulsions, histrionisme… Aucun symptôme ne peut être dit typique. Toutefois Freud l’a posé définitivement : « l’hystérique souffre de réminiscences ». Mais aussi, l’hystérie instaure un mode de relation qui, par l’esquive ou la provocation, bouleverse le confort des savoirs, conteste l’ordre des familles et des services. « Moyen suprême d’expression » selon André Breton, l’hystérie, engageant le corps, rend manifeste qu’il y a lieu sans cesse de créer, d’inventer, de désirer : elle est un « bastion de résistance au bonheur masculin… en langage poétique ». Dans l’esprit de recherche et d’écriture des Scènes de violences conjugales, Gérard Watkins propose une « étude » qui à la fois parcourt les conceptions passées et aborde la question des formes que prend aujourd’hui l’hystérie.
avec Julie Denisse, David Gouhier, Malo Martin, Clémentine Menard et Yitu Tchang scénographie Gérard Watkins lumières Anne Vaglio son François Vatin costumes Lucie Durand régie générale Frédéric Plou concept sol Pierre-Guilhem Coste administration Le petit bureau – Virginie Hammel et Claire Guièze.
production Perdita ensemble, compagnie conventionnée par le Ministère de la Culture - Drac Île-de-France en coproduction avec le Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine avec le soutien du Fonds Sacd Théâtre, du Fijad (Fonds d’insertion pour jeunes artistes dramatiques) Drac et Région PACA, d’Arcadi Île-de-France, de l’Adami, de la Spedidam avec l’aide à la diffusion de la Ville de Paris résidence de création au Théâtre Paris-Villette en coréalisation avec le Théâtre de la Tempête.