Saison 2005 - 2006
Nous sommes au bord de l’eau,
le platane et moi.
Notre image apparaît dans l’eau,
le platane et moi.
Le reflet de l’eau nous effleure,
le platane et moi.
Nous sommes au bord de l’eau,
le platane, moi et puis le chat.
Notre image apparaît dans l’eau :
le platane, moi et puis le chat.
Le reflet de l’eau nous effleure,
le platane, moi et puis le chat.
Nous sommes au bord de l’eau,
le platane, moi, le chat, et puis le soleil.
Notre image apparaît dans l’eau,
le platane, moi, le chat, et puis le soleil.
Le reflet de l’eau nous effleure,
le platane, moi, le chat et puis le soleil.
Nous sommes au bord de l’eau,
le platane, moi, le chat, le soleil et puis notre vie.
Notre image apparaît dans l’eau :
le platane, moi, le chat, le soleil et puis notre vie.
Le reflet de l’eau nous effleure,
le platane, moi, le chat, le soleil et puis notre vie.
Nous sommes au bord de l’eau,
Le chat s’en ira le premier,
dans l’eau se perdra son image.
Et puis je m’en irai, moi,
dans l’eau se perdra mon image.
Et puis s’en ira le platane ;
dans l’eau se perdra son image.
Et puis l’eau s’en ira,
le soleil restera,
puis à son tour il s’en ira.
Nous sommes au bord de l’eau,
le platane, moi, le chat, le soleil et puis notre vie.
L’eau est fraîche,
le platane est immense,
moi j’écris des vers,
le chat somnole,
nous vivons Dieu merci,
le reflet de l’eau nous effleure,
le platane, moi, le chat, le soleil et puis notre vie.
Nâzim Hikmet, Il neige dans la nuit, Poésie/Gallimard
* En hommage à Mehmet Ulusoy, ce poème de Nâzim Hikmet qu’il a tant aimé…
Et nous songeons aussi à Victor Garrivier – Le Roi Lear, 2000 – Sergio Malduca – Purgon dans Le Malade imaginaire, 2001– et Noël Napo – Rencontres à la Cartoucherie, 2004. Ils nous ont quittés au cours de la saison 04/05. Le théâtre continue avec eux dans notre coeur.