Chez les Boubel, chacun est à sa place. Monsieur Boubel et sa femme Emnopée sont si bien installés dans leur confort petit bourgeois qu’ils se paient même le luxe d’héberger depuis des années un certain H, quadra infantile dont la seule utilité est de servir de faire-valoir à leur bonheur conjugal. Tout bascule le jour où Fogra, leur merveilleuse, sublime, fille unique – et objet secret des rêves du souffre-douleur de compagnie –, va se marier. Cuisante est la déception de H qui, par un geste dérisoire et farfelu, va bouleverser l’équilibre de ce microcosme où Levin a rassemblé des personnages plus décalés les uns que les autres. Tout ce petit monde ne sera réconcilié que par la fin presque ratée de cet anti-héros… Vie et Mort de H est une farce délirante, cruelle et lyrique qui met en lumière l’étrange rapport d’interdépendance qu’entretiennent les heureux du monde avec les humiliés. Attachants et drôles, les personnages n’en participent pas moins, dans une folle sarabande, à l’inexorable et douloureuse hiérarchisation des rapports humains. Dans cette pièce de 1972, la deuxième de l’auteur, l’exubérance juvénile s’ajoute à la causticité qui caractérise l’univers du dramaturge israélien disparu en 1999. La mise en scène par
Clément Poirée de La Nuit des Rois était déjà ponctuée de séquences d’un burlesque âpre et jubilatoire : il est ici au principe de l’œuvre et lui confère une si singulière tonalité.
avec Moustafa Benaïbout, Camille Bernon, Bruno Blairet, Eddie Chignara, Louise Coldefy, Emilien Diard-Detœuf, Laurent Ménoret, Luce Mouchel scénographie Erwan Creff lumières Kévin Briard assisté de Nolwenn Delcamp-Risse costumes Hanna Sjödin assistée de Camille Lamy musiques Stéphanie Gibert maquillages et coiffures Pauline Bry collaboration artistique Sacha Todorov régie générale Farid Laroussi habilleuse Emilie Lechevalier administration Lola Lucas presse Pascal Zelcer.