« Je te danserai Mama Africa, je te chanterai, Mama Africa !
Je te pleurerai, je te détesterai, je te tuerai, Mama Africa !
Tant de chemin parcouru, Mama Africa, et ta robe est toujours plus rouge-sang, plus rouge de rage et de colère…
Tant de larmes répandues comme pluies orageuses, comme cataractes tumultueuses, des pluies salées de nos larmes qui ne laveront jamais le sang répandu par tes enfants, garçons et filles, sur ta riche et mystérieuse terre brûlante.
Les génocides, les guerres, les viols, la famine, les maladies et la haine, forment aussi ce lourd manteau que tu portes indignement, Mama Africa ! Il est chaque jour plus lourd et chaque jour plus insupportable. C'est la peur qui en a tissé la terrible étoffe : la peur de l'autre, la peur de la différence, la peur de l'inconnu. »
La musique et la danse peuvent-elles panser les blessures ? Cette interrogation actuelle des chorégraphes africains, Irène Tassembédo la fait sienne dans cette pièce tumultueuse et sans concession. La compagnie, créée en 1988, développe une approche résolument nouvelle de la danse africaine qui, selon la chorégraphe, doit à la fois s'inscrire dans le temps présent et se réinventer continuellement, tout en affirmant son ancrage dans les cultures et les traditions africaines.