On aime toujours trop tard et ce n'est que dans cet après-coup que l'on peut enfin parler, montrer le fond de son cœur. Deux femmes pour incarner un même personnage : Zaïre. L'une, jeune, raconte à ses suivantes l'agonie de l'homme qu'elle a aimé, la douleur, l'horreur, l'acceptation ; l'autre, âgée, dit le monologue intérieur, ce qu'on oublie ou qu'on choisit de ne pas dire, et les deux voix se répondent comme en un chant religieux. Les autres : Chimène, Juliette, Ophélie, Rodogune, écoutent, assistent, suivent Zaïre, la soutiennent, et leur silence permet à sa parole de se dévider. Ecchymose c'est aussi le rapport de ces femmes avec Zaïre, leur présence sensuelle et leur infinie compassion... parce qu'une autre fois, elles-mêmes ont été les héroïnes d'une tragédie. Où sommes-nous, qui sont-elles ? Viennent-elles d'une antiquité africaine, se sont-elles échappées d'une tragédie classique, sont-elles des héroïnes douloureusement contemporaines, muettes ou implacablement loquaces face au vertige d'une maladie et d'une mort trop proches ? Ce sont des femmes du sud, noires ou arabes, elles savent les rituels de la souffrance et les gestes du deuil. Le sud représenté sera un sud rêvé, transfiguré, réélaboré.
avec
Jenny Alpha - Zaïre
Nicole Dogué - Zaïre
Isabelle Fruleux - Juliette
Yasmina Ho You Fat - Ophélie
Michèle Lemoine - Chimène
Myriam Tadessé - Rodogune
décor Georges Vafias assisté de Karine Huguet
costumes Regina Martino
lumières Maro Avrabou
bande son Emanuele Balzani
coiffures Mariama Sakho, Diatou Doumbia
assistants à la mise en scène Emanuele Balzani et Michèle Lemoine
collaboration artistique Bernard Quental, Etienne Reigner, Bernadette Poulin, Raphaël Mollion, José Martin
production Odéon-Théâtre de l'Europe, Compagnie Erzuli. Avec le soutien de l'Adami et de l'Aricom. Avec la participation de R.F.O., de Sisheido et de la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon.