Un jeune homme, Stépan, dont l'avenir est plein de promesses, s'engage comme domestique chez Orlov, fonctionnaire pétersbourgeois. Pourquoi ? Par nécessité ou par désœuvrement ? Pour des raisons plus mystérieuses ? Une Cause secrète l'appelle. Polia, la gouvernante, ne comprend pas et se méfie de cette intrusion. Orlov est un homme lucide qui partage son temps entre le travail et les parties de cartes avec ses amis. L'amour n'est pour lui qu'un besoin parmi d'autres. Il apprécie la discrétion et le zèle de son nouveau domestique. Survient un ange, Zinaïda. Elle s'installe chez son amant, Orlov, sans armes mais avec amour et bagages. Elle veut quitter son statut de maîtresse épisodique pour devenir la femme d'un homme dont elle espère réveiller l'ambition. Stepan arrivera-t-il à ses fins ? L'amour de Zinaïda triomphera-t-il du cynisme des hommes ? Faut-il mourir plutôt qu'accepter comme une fatalité la fin des utopies ? Désenchantement et ferveur s'affrontent. Anton Tchekhov aimait à décrire "la vie telle qu'elle est, plate, ordinaire" et ce qui nous intéresse dans cette vie ordinaire, c'est sa cruauté noire. Comment dans les silences, mille crimes, mille rires ou mille tendresses s'esquissent et avortent implacablement. L'univers scénique, lui, sera blanc, saturé de lumière, de cette même lumière blanche qui attire certains insectes, les fascine et les tue.