Ce qui nous inéresse n'est pas l'archéologie théâtrale ni la manière de reconstituer la façon dont les grecs faisaient du théâtre, mais de faire entendre toute l'actualité de cette histoire, de faire écouter un texte antique comme s'il était moderne. Il fallait trouver une transposition du conflit de Prométhée et des dieux aujourd'hui sans faire référence de manière très précise à un lieu, un événement, une époque. Nous avons imaginé de situer l'action dans une sorte de no man's land, de zone interdite après une catastrophe, un cataclysme ou pourquoi pas, une apocalypse. La sauvagerie, la violence ainsi évoquées, font écho à celles des grecs. Tout le pari de la mise en scène est de faire vivre ces personnages ici et maintenant, de faire réentendre toute la modernité de la thématique de la pièce, car les questions qu'Eschyle pose, nous nous les posons tous les jours.