“L’amour existe.” C’est sur ces mots, cette promesse d’éden, que s’achève Arcadie, le roman d’Emmanuelle Bayamack-Tam, autrice à qui Clément Poirée a commandé la réécriture du Triomphe de l’amour de Marivaux y décelant comme une figure inversée d’Arcadie. D’un côté, l’amour libre à Liberty House, de l’autre l’abstinence moralisatrice. Quel dialogue possible entre ces deux utopies ? Quelle voie choisir pour ces personnages porteurs de désir, qu’ils le clament ou qu’ils le cèlent au plus profond d’eux-mêmes ? L’effraction de Sasha dans ce monde fermé ne fait que le révéler davantage. Elle séduit tout le monde sans exception, comme le héros de Théorème de Pasolini. L’usage du faux emporte tout, l’amour devient une véritable arme de combat dans ce clash générationnel entre la jeunesse ardente des uns et la frilosité quasi sénile des autres. Emmanuelle Bayamack-Tam propose dans une langue d’aujourd’hui une relecture jubilatoire de l’utopie formulée trois siècles avant, une mise à l’épreuve de la philosophie d’Hermocrate devenu Kinbote. Un triomphe de nos corps désirants, l’amour inconditionnel comme horizon. À l’abordage ! ou comment conquérir son désir et gagner sa liberté.
avec Bruno Blairet, Sandy Boizard, François Chary, Joseph Fourez ou Guarani Feitosa, Louise Grinberg, Elsa Guedj ou Aurélia Arto, David Guez ou Pierre Lefebvre-Adrien collaboration à la mise en scène Pauline Labib-Lamour scénographie Erwan Creff lumières Guillaume Tesson costumes Hanna Sjödin assistée de Camille Lamy musique et sons Stéphanie Gibert maquillage Pauline Bry Martin régie générale Silouane Kohler, Franck Pellé régie lumières Edith Biscaro, Julie Valette, Marco Hollinger régie son Stéphanie Gibert, Farid Laroussi, Ivan Paulik habillage Émilie Lechevalier, Solène Truong construction décor Atelier Jipanco peintures Caroline Aouin, Dafna Katz.
production Théâtre de la Tempête, subventionné par le ministère de la Culture et la Ville de Paris avec la participation artistique du Jeune théâtre national avec le soutien de l'Adami (captation vidéo) et du Fonpeps.
Le texte À l’abordage ! d’Emmanuelle Bayamack-Tam est publié aux Éditions P.O.L.
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Découvrir Emmanuelle Bayamack-Tam dans cet À l'abordage ! furetant du côté de Marivaux et plus précisément s'attelant avec grâce et gaité à une sorte de réécriture libre et théâtrale du Triomphe de l'amour.
Aux thématiques explorées par Marivaux (le sentiment amoureux et sa douleur universelle) se mêlent avec finesse des questions contemporaines sur l’identité sexuelle, la virilité, le dévoiement de la passion vers la violence et la méprise sur le sens des mots.
A l'abordage ! des sentiments sans détour. Clément Poirée met en scène Emmanuelle Bayamack-Tam, qui revisiste Le Triomphe de l'amour de Marivaux avec des comédiens remarquables. A l'abordage ! joue sur plusieurs registres sans jamais bouder celui du rire.
A ECOUTER Dans l'émission La Critique, Lucile Commeaux invite Marie Sorbier, rédactrice en chef de I/O Gazette et productrice à France Culture (Affaire en cours) et Philippe Chevilley, chef du service Culture aux Echos pour débattre de A l'Abordage ! (16 min).
A ECOUTER Dans l'émission Vous m'en direz des nouvelles !, Jean-François Cadet reçoit Emmanuelle Bayamack-Tam et Clément Poirée pour parler du spectacle A l’abordage ! (50 min)
Ludique et drôle, admirablement incarnée par une jeune troupe faisant corps avec la langue gouleyante de Bayamack-Tam, cette fiesta parfois délirante aborde sensuellement les questions de genre, d’identité comme le pourquoi des passions.
C’est une pièce de rentrée qui arrive à point nommé, tant elle célèbre joyeusement l’ouverture à l’imprévu, la liberté de pensée et d’action, la folle inventivité du théâtre, à l’encontre des tendances chagrines ou obsessionnelles comme en produit l’époque.
Dans la pièce d’Emmanuelle Bayamack-Tam, à l’instar de celle de Marivaux, tous les moyens sont bons pour que l’amour arrive à ses fins : le mensonge, la tromperie, la malice !
À l’abordage ! est un immense coup de cœur. Une pièce aussi folle et démesurée que subtile et intelligente. Une vision très juste de la société et des rapports humains. L’amour coûte que coûte, à tout prix et éperdument.
Clément Poirée rouvre en beauté son théâtre avec une réécriture ébouriffante du Triomphe de l'amour de Marivaux par l'écrivaine Emmanuelle Bayamack-Tam. Un spectacle galvanisant porté par de jeunes comédien(n)es virtuoses.
L'amour est un parcours qui s'apparente à une randonnée. Le choix des costumes est donc pertinent. Et on verra combien Hanna Sjödin est inventive dans le domaine.
Les pirates de l'amour… En tandem avec le patron du Théâtre de la Tempête, Emmanuelle Bayamack-Tam se lance À l’abordage du Triomphe de l’amour de Marivaux. Un exercice audacieux, mais réussi, qui a la vivacité et l’acuité de la contemporanéité.
Poirée, pour notre plus grand plaisir, mène tout son monde dans cette ronde en folie, où aimer devient un combat pour lequel toutes les armes sont permises, et où il faut savoir tromper pour ne pas être trompé, aller jusqu'au bout du mensonge même s'il faut en souffrir quelque peu…
La pièce restitue avec justesse l’insolence salutaire des jeunes générations, la fougue de la jeunesse, ses enthousiasmes et ses excès.[…] Dans son passage à travers le filtre contemporain, la langue y a gagné de la verdeur et des expressions d'aujourd'hui.
Une distribution éblouissante… Une mise en scène, sobre et splendide à la fois… Le talent de l’écrivaine Emmanuelle Bayamack-Tam. Incroyablement moderne !
On retrouve les thématiques souvent présentes dans l’œuvre d’Emmanuelle Bayamack-Tam, le trouble dans le genre, la puissance du désir comme arme de combat. Un souffle vital parcourt le théâtre de La tempête, c’est bon…. A l’abordage !
Chacune et chacun est ainsi électrisé d’amour sans toujours savoir si elle ou il a affaire à un homme ou à une femme. Tout cela est écrit, joué et mis en scène avec générosité.
L’ouvrage soulève les grandes questions planétaires, écologiques et sociétales d’un monde désormais globalisé, en imaginant une manière d’ode libertaire au désir, à la sexualité et à la jeunesse, et tant pis pour les vieux – satire et sarcasmes.
Est surtout mise en scène une perception sans concession des ravages du mensonge, dont chacun des personnages est la dupe consentante, au risque d’un dénouement tragique.
Le regard de Clément Poirée nous offre cette lueur salvatrice et nous ouvre les portes d'un monde plus ouvert, moins frileux. Une adaptation pleine d'espoir et tellement moderne dans son intention.
La pièce est bien menée, tambour battant par une troupe d’excellents comédiens. C’est le triomphe surtout de la femme qui décide de prendre en main son destin et qui refuse qu’on lui dise non.
Un texte au style acéré et plein d’humour. La mise en scène virevoltante de Clément Poirée est très réussie. Mené par une troupe excellente, c’est un tourbillon dans lequel on se laisse emporter joyeusement.
Clément Poirée nous doit après l’arrêt si long du confinement ce cadeau exutoire de la joie du théâtre. La direction d’acteur du maitre de l’endroit se confirme une fois encore parfaite. La scénographie assure le show !
On retrouve dans la pièce ce qui fait le charme de Marivaux, la place faite à l’intelligence et à la détermination des femmes, l’apologie de la liberté.
Emmanuelle Bayamack-Tam propose une relecture jubilatoire de l’utopie abstinente inventée par Marivaux. Clément Poirée la met en scène pour un éloge de l’amour comme arme contre la peur. INTERVIEW