Né à Tel-Aviv en 1943, décédé en 1999, Hanokh Levin laisse derrière lui une oeuvre impressionnante qui, par sa qualité et son ampleur, fait de lui l'une des figures majeures de la culture israélienne contemporaine. Outre plusieurs recueils de poésie et de prose, il est l'auteur d'une cinquantaine de pièces de théâtre, dont trente trois ont été montées, souvent par lui.
Dès les années soixante, ses premiers spectacles de cabaret politique, écrits au vitriol, font scandale. Fondamentalement humaniste, révolté par cette vie à l'ombre de guerres successives, Hanokh Levin, en témoin malheureusement privilégié, s'élève sans trêve contre toutes les guerres de conquête, ces guerres qui ne laissent derrière elles qu'une humanité vaincue. En cela, chacun de ses textes est une leçon universelle.
Pièce fondatrice, Yaacobi et Leidental (1972) inaugure l'ère des personnages léviniens - ces petites gens confrontés à leur incapacité à être heureux. Viennent ensuite des oeuvres qui proposent une relecture de la tragédie grecque, de la Bible (Les souffrances de Job) ou qui empruntent la forme de la fresque épique (L'Enfant rêve).
Qu'il situe l'action dans le microcosme du quartier ou dans un vaste espace symbolique, Hanokh Levin invente un langage théâtral qui lui est propre, mélange de provocation, de poésie, de quotidien et d'humour, toujours animé par une tendresse fondamentale pour le genre humain. Son sens aigu du théâtre et une grande économie d'expression en font un auteur de premier ordre.