Un coin perdu du bout du monde où tout semble figé, immobile, à l'image du lac aux effluves nauséabonds qui borde les habitations. Quelques bicoques délabrées, pas de rues, pas de noms, pas de numéros. Seuls viennent ici ceux qui y vivent. Dans l'une de ces bicoques, deux frères, James et Zaach. James est un métis à la peau claire, il revient chez lui après dix années consacrées à "passer la barre", dix années de peur et d'incertitude à essayer d'être blanc. Il a un peu d'éducation, il sait lire et écrire. Zaach, le frère à la peau foncée, est illettré. Il ne sera jamais autre que ce qu'il est. Il vit simplement sa réalité d'homme noir. Leur quotidien s'organise autour d'un projet : l'achat d'un garage. Ce rêve, suscité par le désir de réussite, sera contrarié par le manque d'amour. Leur seule chance : la recherche d'une correspondante. Une femme blanche va changer leur vie. Liens de sang est l'histoire de ces deux frères, deux vies marquées l'une par le renoncement, l'autre par l'acceptation ; c'est aussi l'histoire de deux communautés, celle des noirs, celle des blancs. Dans ce monde d'une "sécheresse étouffante", reste-t-il une place pour la rencontre ? Athol Fugard, né en 1932 dans la province du Cap, a été "reconnu comme une des voix les plus puissantes de l'opposition sud-africaine".