Jason répudie Médée, la magicienne. La vengeance de celle-ci sera inhumaine, l'acte d'une désespérée... Sénèque fut le précepteur puis la victime de Néron. Homme d'état et philosophe, il donne à cette tragédie de la passion une dimension politique. Chacun des personnages a ses raisons d'agir et ce sont les raisons de chacun qui conduisent à la catastrophe. Nous savons que ce mécanisme inéluctable est celui de toutes les guerres. Semblables au choeur de Médée, nous recevons et commentons les nouvelles de massacres sans, le plus souvent, être en mesure d'agir. Médée apparaît tour à tour comme un personnage mythique, comme une simple femme qui a tout perdu ; un être de volonté et un monstre en proie à la folie. A son image, la pièce est successivement concrète et surnaturelle. Sa violence annonce celle du théâtre élisabéthain mais la clarté de l'écriture nous la rend singulièrement proche. Cette oeuvre inquiétante, pleine de paradoxes et de contradictions, n'a rien perdu de sa puissance originelle.