Dans une interview accordée au New-York Times en 1984, John Cassavetes disait : "Je ne recommanderais pas Love Streams à ceux que ne concerne plus l'amour, cet insoluble problème qui colore toute notre existence..." Cette recommandation pourrait, me semble-t-il, être reprise à notre compte, à propos de la pièce de Philippe Auger. Bien que le thème de départ se borne à l'idée d'une interview imaginaire entre John et un journaliste, ceci dans l'intention de mettre en lumière la personnalité du cinéaste, sa façon d'être si captivante, sa manière de penser, sa méthode, le sujet initial se trouve débordé par l'intrusion de trois personnages, Julien Rose et Nicky Nic et Gisèle, déboulant dans la violence de leur histoire, de leurs ruptures, de leur besoin d'amour, de leur folie, de leur banalité aussi, avec pour toile de fond les troubles liens - avoués - des relations familiales. Les protagonistes, sincèrement engagés dans ce projet d'interview, se retrouvent entraînés pour un voyage à l'intérieur d'eux-mêmes, presque surpris du tour que leur joue John, le magicien absent.
avec
Miloud Khetib
Geneviève Mnich
Dominique Gras
scénographie Betty Raffaëlli
assistante à la mise en scène Eliane Gouéry
lumière Jean-Marc Colonna d'Istria
bande son Jean-Louis Méchali
coproduction Compagnie K8 et l'Espace des Arts des Pavillons-sous-bois, avec le soutien de Thecif, de la Drac Ile-de-France, de l'Adami et de l'Espace Planoise/Besançon, La Coupole/Scène nationale de Melun-Senart et le Centre Robert Desnos/Ris-Orangis.