Je vois Mathilde Stangerson dans sa chambre jaune. Je vois aujourd'hui un petit garçon dans sa chambre le soir. Il lit quelques pages de Gaston Leroux, mais avant de s'endormir, demande à sa mère de ne pas éteindre, parce qu'il a peur dans le noir... Combien de fois j'ai pensé qu'un bandit était caché dans mon lit juste avant de m'endormir, combien de fois j'ai refusé à ma mère de descendre la poubelle parce que notre cour, toute sombre et étroite me terrorisait... Comme Mathilde en voyant trembler le petit morceau de lune qui traversait les rideaux de ma chambre, j'imaginais d'horribles formes. Alors pour me rassurer, mes parents m'avaient installés une veilleuse, "comme ça tu verras qu'il n'y a rien". Mais je continuais à voir. Il y aura : Ceux qui croiront comprendre "des choses" aux énigmes et aux mystères, là où il n'y a rien à comprendre. Ceux qui ne comprendront rien. Ceux qui croiront comprendre, et qui en plus voudront expliquer à ceux qui n'auront rien compris. Ceux qui comprendront qu'il ne faut rien chercher à comprendre. Ceux qui n'arriveront pas à comprendre comment faire semblant d'avoir compris. Ceux qui devant l'ampleur des évènements plongeront dans l'irrationnel et le bonheur.