Dans un poulailler grillagé qui abrite, en plus des volailles normales en un tel lieu, quelques meubles et ustensiles, deux personnages : Ella, la mère, et Joseph, son fils. Ella, totalement muette dans son fauteuil, est plongée dans la contemplation d'une émission de télévision. Grossièrement travesti en femme, Joseph «parle» sa mère, raconte à la première personne les tribulations de la sous-prolétaire Ella, dit son pauvre langage mutilé, toute cette vie de femme détruite, mal aimée, mal mariée, ballotée d'hospice en foyer, enfermée d'asile en prison. Ella, comme beaucoup de personnages d'Achternbusch, possède une énorme force de refus. Le refus comme moment révolutionnaire dans une vie hyper-organisée, c'est ce dont Achternbusch fait la preuve dans sa personne, ses livres, ses films et son théâtre.